Le profil de cet obstacle demandant au cheval un effort non seulement en hauteur, mais également en largeur, est pour beaucoup de cavaliers une source d’inquiétude.
En effet il impressionne souvent car sa largeur fait de lui un obstacle massif, pour lequel les cavaliers sont plus encore soucieux d’aborder correctement pour ne pas risquer de faire peur à leurs chevaux…
Quel est l’abord idéal pour un oxer ?
Il est généralement recherché par les cavaliers une distance un peu « près » pour aborder un oxer.
Il est logique d’éviter de décoller de loin pour un obstacle présentant déjà de la largeur, même si je me permets de vous rassurer, il est plus facile pour un cheval de s’étirer pour franchir de la largeur, que de verticaliser son saut.
On abordera donc un oxer sur une place un peu plus proche du pied que pour un vertical de la même hauteur.
Alors comment aborder un vertical ?
Pour aborder un vertical dans les meilleures conditions possible, la notion d équilibre sera prédominante, nous l’avons vu dans le précédent article « Comment aborder un vertical?« . Pour un oxer, c’est le meilleur compromis entre les notions d’impulsion et d’équilibre qui sera privilégié.
Vous n’êtes pas sans savoir que les trois paramètres fondamentaux à l obstacle sont l impulsion, la direction, et l équilibre. Je ne les ai pas placé dans cet ordre par hasard, vous pourrez découvrir pourquoi en cliquant ici.
A la différence du vertical, l’oxer ne pourra nous offrir le luxe de nous concentrer que sur l’équilibre. En effet la poussée des postérieurs du cheval, nécessaire pour franchir la largeur de l’oxer demandera une bonne impulsion (énergie vers l’avant). D’un autre côté pour ne pas percuter le premier plan de l’oxer, la notion d’équilibre jouera un rôle important aussi.
En d’autres termes, il faudra envisager le premier plan de l’oxer comme un vertical (en particulier si celui est « carré ») nécessitant de l’équilibre, puis le second plan nécessitant lui de l’impulsion pour « attraper » la largeur.
Notons aussi que la direction ne sera pas à négliger car si le cheval ne saute pas bien en ligne (bien droit), qu’l se décale sur un côté pendant le saut, il agrandira la largeur, et prendra le risque de faire faute sur le deuxième plan.
Que doit faire le cavalier ?
Pour moi, le cavalier doit mettre en place de loin un galop vers l’avant, puis se servir des zones de direction et d’équilibre de son abord (explication dans cette formation) pour réduire un peu ce galop (vitesse/amplitude) et gagner en équilibre.
Puis se servir de sa capacité à voir ses distances pour remettre un peu d’impulsion sur cet équilibre, en développant plus ou moins l’amplitude pour amener son cheval vers une battue d’appel un peu proche de l’obstacle.
L’abord de rêve étant pour un vertical, sur un galop dynamique et un équilibre montant, une place un poil près sur des foulées croissantes…
Evidemment, vous ne ferez pas un mauvais saut si vous n’amenez pas à chaque fois votre cheval dans ces conditions là. Les qualités du galop rendent les distances moins « idéales » sautables, nous parlons ici de ce vers quoi nous devons ( à mon sens) tendre…
A ce propos, regardez les cracks cavaliers à la télé, nous les voyons parfois pour aborder un gros oxer, reprendre sur une foulée (équilibre) puis repousser vers l’obstacle (impulsion).

Et la position dans tout ça ?
En ce qui concerne la position, je recommande de faire plutôt le choix de la position 2 points et de demi (appuis très très léger des fesses dans la selle et les deux étriers).
C’est la position qui favorise le mieux cet équilibre en l’équilibre (justement) et l’impulsion. Le cavalier pourra garder ses épaules légèrement en avant de la verticale, les fesses à peine soulevées de la selle et les jambes au contact (découvrir comment dans cet aticle) pour conserver l impulsion et l engagements des postérieurs sous la masse.
Le cavalier pourra ouvrir légèrement les doigts sur les rênes, pour mollir un peu le contact et laisser le cheval s’étendre légèrement et se déplier un petit peu. Le but est d’offrir un peu dans l’abord, puis au dessus de l’obstacle la possibilité au cheval de s’étirer pour la largeur du saut demandée.
Même s’il est préférable de fixer plutôt un point au loin, je ne suis pas choquer que l’on puisse porter le regard un peu dans le pied de l’obstacle pour aborder un oxer. A la seule condition de la faire de loin, pour inviter le cheval à se rapprocher de l’obstacle, puis peu à peu de remonter notre champ de vision jusqu’ à la battue d’appel.
Comment s’entraîner à aborder correctement un oxer ?
Pour vous entraîner à aborder un oxer dans les conditions optimales spécifiques à cet obstacle, à savoir un abord avec le meilleur rapport entre les fondamentaux « Impulsion et Equilibre » sur une place un peu proche, idéalement en foulées légèrement croissantes:
- En positionnant une petite croix avec une barre d’appel.
- 21 mètres plus loin un oxer montant sans soubassement.
- Abordez la croix dans un galop « normal ».
- Continuez vers l’oxer en 5 foulées vers l’avant.
- Développez l’amplitude pour apprendre à rapprocher la battue d’appel.
Ainsi vous apprenez facilement à aborder systématiquement un peu proche de l’oxer, sur des foulées croissantes et un cheval qui va vers son obstacle.
Les pièges à éviter dans cet exercice:
- Ne pas développer l’amplitude; vous ne gagnerez donc pas la distance nécessaire pour placer votre battue d’appel proche du pied de l’oxer.
- Vous ne conservez pas l’impulsion, votre cheval risque de réduire l’amplitude et faire une sixième foulées, encastré dans l’obstacle…
- Rentrer trop fort sur la croix, et devoir réduire l’amplitude pour rester en 5 foulées, vous n’apprenez donc pas a monter sur des foulées croissantes.
- Rentrer trop fort, et développer quand même l’amplitude, vous négligez complètement l’équilibre, et risquez en plus de faire 4 foulées (tout à plat!!).

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