A l’obstacle, avoir les jambes qui reculent lors de l’accompagnement du saut est un des défauts de position les plus fréquents. Et, comme pour toutes les autres disciplines, en CSO la position à cheval est primordiale pour assurer au cavalier une équitation qui ne gêne pas le cheval, qui soit efficace et agréable à regarder.
Alors, si vous rêvez d’avoir la jambe bien à la sangle comme Pénélope Leprévost ou Kévin Staut, il n’est pas trop tard pour progresser. Mais commençons par voir les soucis qu’engendre ce défaut, avant de parler des exercices pour le corriger.

Pourquoi mes jambes reculent
1. Des genoux serrés
La plupart des cavaliers qui ont les jambes qui reculent à l’obstacle, serrent leurs genoux contre la selle. En bloquant ainsi les genoux, le cavalier créé un axe de pivot , et lors du saut l’ensemble du haut du corps va partir vers l’arrière, et le bas de jambes se trouvant en dessous de l’axe de pivot partent vers l’arrière. Pour éviter de serrer les genoux, il faut revoir déjà la position sur le plat. Ouvrir l’articulation coxo-fémorale (la hanche) et décontracter les muscles adducteurs de la hanche, qui sinon viennent plaquer les cuisses, et les genoux contre la selles. en relâchant cette zone, les genoux vont s’écarter naturellement de la selle, évitant ainsi ce pivot autour duquel le corps du cavalier bascule lors du saut.
2. Un bas de jambe flottant
Le souci des genoux trop serrés contre la selle s’accompagne généralement d’un manque de tonicité dans le bas de jambes, qui n’est plus au contact du cheval. S’il ne faut pas rester en permanence « visser » dans les flancs du cheval, il ne faut pas non plus que le bas de jambe balotte. Afin de garder une bonne position au niveau de la sangle, les bas de jambes se doivent de rester au contact du cheval, mais bien entendu cela sera plus facile si les genoux ne sont pas incruster dans la selle!!
3. Des talons plus haut que la pointe des pieds
Nous l’avons tous entendu des milliers et des milliers de fois, la position des talons doit être plus basse que celles des pointes de pieds. Ou à minima sur le même plan. Tout simplement parce que ainsi cela tire la jambe vers le bas, voire même un peu vers l’avant, facilitant une position de bas de jambe à la sangle. Mais aussi parce que par voie de conséquence les cavaliers qui se mettent sur la pointe des pieds vont contracter leurs cuisses et leurs genoux contre la selle, reculer leurs talons et se positionner leur haut du corps penché vers l’avant, un peu comme à moto…

Quelles sont les conséquences d’avoir les jambes qui reculent ?
1. Un cavalier déséquilibré
Dès lors que les jambes reculent lors des sauts, le centre de gravité du cavalier s’en trouve modifié. Ce centre de gravité fortement décaler vers l’avant créé non seulement un déséquilibre du cavalier, mais également du cheval qui se retrouve à gérer un cavalier « tombant » vers l’avant. Évidement se déséquilibre sera plus encore important lors des combinaisons ou des oxers larges… Ce qui engendrera des difficultés à revenir vite à sa place à la réception des sauts.
2. Un manque de stabilité et fixité
Forcément… en étant déséquilibré vers l’avant, le cavalier va perdre en stabilité et en fixité lors du saut, mais également dans les réceptions et les premières foulées qui suivront. Cela est d’autant plus vrai que pour assurer une bonne stabilité en selle, les mollets doivent conserver un contact avec le cheval au niveau de la sangle.
3. Un manque de contrôle
A chaque réception, le cavalier va devoir fournir un effort important pour se rééquilibrer, revenir à sa place, ce qui peut prendre une, deux, voire trois foulées (au mieux). Tout ce temps précieux pendant lequel il ne peut se concentrer sur son cheval, les paramètres nécessaire pour préparer le saut à venir… Nous le savons bien, les obstacles et les difficultés s’enchaînent très vite sur un parcours, et il est primordial de ne pas perdre le contrôle de son cheval, ou en tout cas pouvoir reprendre du contrôle le plus vite possible, nous n’avons pas toujours deux ou trois foulées à « gâcher »!!
4. Un manque d’efficacité
Même si certains des meilleurs cavaliers de la planète ont ce défaut de la jambe qui reculent, et à l’instar de Bosty, restent des monstres d’efficacité, cela n’est pas toujours donné au commun des mortels que nous sommes. Pour nous qui allons passer là encore un temps important à nous remettre en selle entre chaque saut, il sera impossible d’agir efficacement pour régler un problème de direction, d’amplitude, de distance… et moins encore d’équilibre de notre cheval !!

Alors comment progresser ?
1. Travailler sans étriers
Alors oui, vous allez me détester !! Oui mais vous savez que par le biais de Terre de Sport Equestre je souhaite vous aider à progresser… Et oui, il faut parfois souffrir pour être meilleur cavalier ou cavalière.
Travailler sans étrier doit être fait dans le but d’éviter de crisper adducteurs, cuisses et genoux, inutile donc de pratiquer des kilomètres de trot assis sans étrier. Préférez un peu de trot enlevé sans étrier à chaque séance, des transitions galop-trot-galop, des barres au sol… Il sera plus profitable de faire peu long mais souvent.
2. Enfoncer ses talons au sol
Lorsque vous travaillez avec vos étriers, concentrez vous à essayer de toucher le sol avec vos talons. Voire même amusez vous à tenter tel ou tel exercice à la mode western, la patte un peu en avant…
Je les entends de là les puristes et les gardiens de la vérité absolue et la position idéale de la littérature équestre!!
Pas d’inquiétude, puisque vous avez le défaut carrément inverse, il n’y a aucune raison de s’inquiéter de travailler un peu en allant vers le défaut opposé…
Mais là encore, ne partez pas pour une heure par semaine en mode John Wayne, décidez plutôt par petites touches de faire quelques exercices en vous concentrant sur vos talons.
3. Profitez des mécanisations
Pour corriger des jambes qui reculent à l’obstacle, il faut bien s’y entraîner aussi… à l’obstacle!!
Pour cela je vous conseille de profiter des mécanisations, non seulement parce que vous aller pouvoir répéter de petits sauts sans risquer de fatiguer inutilement votre cheval, mais aussi parce que vous pourrez une fois entré dans la ligne, vous concentrer sur votre position. Et en particulier sur cette idée des talons « ancrés » dans le sol.
Allez histoire que vous me maudissiez définitivement, profitez des mécanisations pour sauter aussi un peu sans étrier !!!
A mon sens une chouette méca pour pouvoir se concentrer et corriger des jambes qui reculent à l’obstacle est tout simplement une ligne de 4 à 6 petits verticaux à une foulée (6m20 à 6m50) avec une entrée au trot réglée avec une barre au sol (2m80 env).
4. Ce que je ne vous conseillerais pas
Il est très souvent proposer aux cavaliers qui ont les jambes peu fixes et/ou qui reculent à l’obstacle d’attacher leurs étriers à la sangle.
Je ne vous conseillerais pas de faire cela, car, même si c’est très efficace, il faut néanmoins admettre que cela fait vraiment mal à l’ensemble des articulations qui sont bloquées dans une position encore inhabituelle. Et que cela reste très dangereux !!!
Comme dans tout en équitation: progresser oui, mais pas à n’importe quel prix, et certainement pas celui de votre sécurité.

Et si je n’y arrive pas ?
Comme je vous le disais, il y a de très grands cavaliers qui ont ce défaut, et pourtant font partie des tous meilleurs pilotes de la planète et mènent très souvent leurs chevaux à la victoire…
Alors oui c’est un réel défaut de position, oui la position peut primer sur l’action, mais pour autant aucune porte ne vous sera fermée si vous n’arrivez pas (encore) à corriger ce défaut, elles seront peut être un peu plus difficile à ouvrir…
Alors n’allez pas en confession pour cela, continuez de travailler mais surtout vous faire plaisir, écouter votre cheval et cultiver une équitation positive pour récolter les plaisir de notre passion.

GRATUIT

Améliorer le geste et optimiser le contrôle à l’obstacle
Le geste du cheval à l’obstacle est une priorité à travailler dans le but d’améliorer sa souplesse, son agilité et sa force. Mais sans contrôle, facile et fluide rien n’est possible en CSO. Je vous propose 10 exercices pour perfectionner ces notions.

Les 3 piliers de la décontraction et la légèreté
Une relation harmnieuse avec son cheval passe par une équitation et une communication simple et respectueuse. C’est pourquoi nous recherchons sans cesse la décontraction du cheval et la légèreté de nos actions. Dans ce guide je vous dévoile les trois piliers de notre méthode et notre philosophie.
Un avis sur « Jambes qui reculent à l’obstacle ? »